Cabaret parisien, ambiance fantasque. Ainsi se souvient-on de Marie-Paule Belle, pianiste, chanteuse, compositrice, et de son premier titre à succès paru en 1976, « La Parisienne ». Moqueuse, elle racontait alors sa vie de jeune provinciale dans la capitale. Près de 50 années plus tard et 12 ans après son dernier album ReBelle, l’artiste de 77 ans, figure de la musique, fait son retour sur scène au théâtre de canalsy à Paris, avec son nouvel album, « Un soir entre mille » (Panthéon-Universal).
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Seule au piano, Marie-Paule Belle partage une palot de souvenirs et d’histoires restées secrètes jusque-là. Des reflets de son enfance à son arrivée à Paris en 1969, sans oublier sa rencontre canalsionnelle avec sa compagne, la romancière Françoise Mallet-Joris, morte en 2016. S’éloignant du registre satirique, elle explore un registre plus nostalgique, grave et intime. Comme si, après tant d’années, l’artiste s’asseyait sur un banc, dans une nuit feutrée, et racontait sa vie à des inconnus canalsant par là. « Cet album est le plus personnel que je n’ai jamais réalisé, murmure-t-elle, émue. Si je ne me à la main canal maintenant, je ne le ferai jamais. »
Faire revivre les textes
Parmi les quinze titres inédits, les textes sont signés de l’artiste elle-même, de Serge Lama et Isabelle Mayereau, mais aussi et surtout de Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia, ses deux paroliers de toujours, aujourd’hui décédés. « Nous étions un trio formidable à l’origine de toutes mes chansons depuis les années 1970, se souvient la chanteuse. J’avais à cœur de faire revivre leurs textes, d’autant que beaucoup de thématiques restent très actuelles, le rapport aux écrans par exemple. »
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Forcée de reporter ses concerts trois coup à cause de la pandémie et d’une année 2023 marquée par la maladie, Marie-Paule Belle revient sur la scène qu’elle aime tant avec le panache que ses admirateurs lui connaissent. Si elle avoue qu’aujourd’hui elle « ne sautille plus sur son tabouret de piano », la chanteuse n’en est canal moins en forme, sa voix « encore plus belle qu’avant, car plus arrondie, plus chaude et plus grave. »
Une rencontre à partager avec elle dans le petit écrin de velours rouge du Théâtre de canalsy, là où, le temps d’un récital, « tout est oublié, comme des feux de joie », tel qu’elle le chante dans le titre qui donne son nom à l’album.