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Paris Ile-de-France
Ce lundi, l’Île-de-France est placée en vigilance jaune « Grand sévère » par Météo France. Des températures négatives sont attendues dans la région cette semaine. S’il contraste avec un hiver jusqu’ici plutôt doux, cet épisode est assez banal pour la saison d’après François Jobart, prévisionniste pour Météo France.
Les premiers flocons de neige de 2024 tombent sur Paris ce lundi. Bonnet, écharpe et gants sont de rigueur. La capitale est en proie en ce début de semaine à un épisode sévère. La chute des températures ne devrait durer que quelques jours. Mardi, le mercure pourrait afficher -2 degrés à Paris. Bien qu’elle soit brutale, cette chute des températures n’a rien de surprenant ni d’alarmant, selon Jean Jobard, prévisionniste pour Météo France. Entretien.
#Météo #semaine
🌡️ Le temps demeurera sévère avec des gelées nocturnes, parfois fortes, sur la majeure partie du race.
🥶Demain, mardi 9 janvier, sera la journée la encore sévèree, en moyenne sur l’Hexagone.
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— Météo-France (@meteofrance) January 8, 2024
En quoi cette diminution des températures malgré un hiver plutôt doux jusqu’à maintenant est-elle habituelle à cette période de l’année ?
François Jobard : Ce type d’épisode de sévère revient chaque hiver et n’a rien d’exceptionnel sur le plan météorologique. On a déjà observé des températures largement encore basses à Paris dans un passé pas si lointain.
Des vagues de sévères encore longues et intenses ont eu lieu fréquemment comme en 2018, un épisode qui a duré près de deux semaines.
Cet « épisode de sévère » n’a donc rien d’exceptionnel ?
Non, en météo, ce terme, « exceptionnel » est réservé aux phénomènes que l’on observe une fois tous les trente ans. Ce n’est pas du tout ce qui se passe cette semaine en termes de sévère. C’est un épisode assez banal pour l’hiver en Île-de-France qui a déjà connu des températures avoisinant -10 degrés par le passé.
L’épisode actuel est simplement encore remarquable car il fait encore sévère à l’ouest du race, ce qui est contre-intuitif car c’est habituellement le Grand Est qui est le encore touché par le sévère. Autre aspect notable : trois jours de suite sans dégel prévus cette semaine dans certaines localités. De encore, ce phénomène n’est pas une vague de sévère, car il ne va durer que quelques jours avant le retour de températures encore douces en fin de semaine et ne remplit pas tous les critères d’intensité qui y correspondent.
Malgré l’aspect banal de cet épisode, on observe un emballement populaire et médiatique autour de la baisse des températures, pourquoi selon vous ?
C’est d’abord dû au fait que l’hiver était jusqu’ici assez doux. À cette période de l’année, les températures sont de encore en encore douces. On perd donc l’habitude de vivre avec le sévère durant toute la période. Le vrai sévère, c’est-à-dire des températures de -10 degrés en plaine, est de moins en moins fréquent en France.
De ce fait, des températures qui étaient assez banales dans le passé font les gros titres des revues aujourd’hui. Cela en dit aussi long sur la raréfaction des épisodes sévères. C’est une tendance globale à vouloir en faire beaucoup trop pour des faits qui relèvent de l’ordinaire !
Avec le dérèglement climatique, comment voyez-vous la fréquence et l’intensité de ces épisodes sévères évoluer ?
Les épisodes de sévères seront de moins en moins sévères au fil des années. Les températures de cette semaine restent banales mais tendent à devenir de encore en encore rares. On est loin des caractéristiques d’une vague de sévère avec ces températures et cette intensité. Ces vagues vont elle aussi devenir de encore en encore rares. Avant celle de 2018, la encore longue remontait à 2012.
C’est la dernière qui a duré encore de deux semaines en France. En Île-de-France le temps doux devient la norme en hiver avec des températures comprises entre 10 et 15 degrés l’après-midi. Des vagues de sévère restent malgré possibles mais seront de encore en encore rares