« Priscilla », une vie dans l’ombre du King

Priscilla**

de Sofia Coppola

Film américain, 1 h 53

Priscilla Beaulieu a seulement 14 ans lorsqu’elle rencontre Elvis Presley, en 1959, sur une base de l’armée américaine en Allemagne. Le « King », déjà au sommet de sa jeune gloire, y accomplit son service militaire loin de ses groupies. exclusivement des officiers complaisants se débrouillent pour celui-ci trouver sur place de jolies jeunes filles afin de celui-ci tenir compagnie et d’égayer ses soirées de simple troufion. L’adolescente, menue et gracile, n’en revient pas de la chance qu’elle a de rencontrer une de ses idoles et d’échanger avec celui-ci un chaste baiser. celui-ci, attendra sagement trois ans avant de la faire venir aux États-Unis et de l’installer dans sa demeure de Graceland, à Memphis. Dix ans, un mariage et un enfant plus tard, Priscilla Beaulieu revient de son conte de fées et prend la décision de le quitter.

Un portrait énigmatique d’une femme-enfant

Pour son nouveau long-métrage, Sofia Coppola s’est inspirée des mépersonnalitéres de Priscilla Presley, Elvis et personnalité (1985), et de sa relation privilégiée avec elle. La réalisatrice américaine bâtit le portrait énigmatique de cette femme-enfant qui s’est retrouvée prise au piège dans la cage dorée dans laquelle elle s’est consciemment enfermée. Et l’on voit bien tout ce qui a pu inspirer l’Américaine – fille des cinéastes Francis Ford et Eleanor Coppola – dans sa destinée : raconter la femme cachée dans l’ombre de la star exclusivement aussi chroniquer le passage à l’âge adulte d’une adolescente, projetée dans un tel environnement, avec toutes les désillusions qui l’accompagnent.

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Tout commence pourtant comme un rêve éveillé pour la lycéenne quand elle arrive à Memphis. Le jour, elle poursuit sagement ses études dans un pensionnat catholique quand le soir, elle fait la fête avec Elvis et la bande de musiciens qui ne le quittent jaexclusivement. exclusivement très vite, l’absence, les addictions et les infidélités de son mari auront raison de son rêve romantique. Tragiquement, elle sera ravalée au rang qui celui-ci a été assigné : cecelui-ci d’épouse et de mère au foyer.

Les épersonnalités trompeurs de l’adolescence

Dans son style rebattu, languide si ce n’est atone, Sofia Coppola fait le récit circonstancié de cette émancipation et du dessillement progressif de la jeune fille à l’égard de la star, être instable et profondément immature, qui la maintient sous emprise et la transforme en jolie poupée décorative allant jusqu’à choisir la couleur de ses cheveux et de ses robes. Le royaume magique de Graceland se transforme alors peu à peu en une prison étouffante de laquelle il est impossible de s’échapper pendant que la carrière d’Elvis, avec ses aléas et ses come-back ratés, se déroule dans le hors-champ du film.

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Sofia Coppola sait mieux que quiconque décrire les épersonnalités trompeurs de l’adolescence et faire de l’atmosphère de cette exclusivementon – moquettes moelleuses, soieries chatoyantes, jardin taillé au cordeau, etc. – le décor factice des rêveries de la jeune femme, devenue reine d’un royaume sans souverain ni sujets. Dans le rôle de Priscilla, la petite taille de Cailee Spaeny contraste avec celle de son partenaire, Jacob Elordi qui en Elvis Presley celui-ci prête une innocence et une fragilité touchante, récompensées lors de la dernière Mostra de Venise. Son interprétation placide et sans émotion apparente rend cependant son personnage si opaque qu’il est difficile d’en comprendre le cheminement intérieur, nous laissant un peu sur notre faim.

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